Semis retardés Semis retardés : composer avec les aléas climatiques
La météo très pluvieuse a contraint de nombreux agriculteurs à retarder leurs semis d’automne, bousculant le calendrier des cultures.
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Il est encore possible de réaliser des semis tardifs de blé tendre et blé dur, à condition d’observer quelques précautions. En blé dur, par exemple, « les semis sont envisageables jusqu’au 15 février, indique Matthieu Killmayer, chez Arvalis. Plus le semis est tardif, plus la qualité d’implantation joue un rôle important sur le rendement atteignable. »
« Il est préférable de retarder les semis que de prendre le risque d’un enracinement sacrifié », complète Jean-Charles Deswarte, chez Arvalis. La perte de potentiel est inévitable. La densité des grains doit augmenter, pour compenser les pertes liées aux accidents climatiques. En blé tendre ou blé dur, « les semis tardifs sont exposés à l’arrivée du froid à des stades précoces, lorsque les plantules sont encore très sensibles, ajoute-t-il. Le choix d’une variété plus résistante au gel est donc une parade judicieuse. »
Besoins en vernalisation
Un autre critère à prendre en compte est la vernalisation : pour fleurir au printemps et produire des épis, les céréales d’hiver ont, en effet, besoin de températures basses, comprises entre 3 et 10 °C. Ce besoin est peu important en blé dur. « Chaque variété de blé tendre d’hiver possède ses propres exigences en jours vernalisants, qui correspondent à la note d’alternativité », explique Jean-Charles Deswarte. Quelles conséquences sur un cycle des cultures raccourci ? « Un décalage de plus d’un mois au semis se traduit le plus souvent par moins d’une semaine à l’épiaison. Même en situation de semis tardifs, la vernalisation pourra se faire », affirme-t-il. Le spécialiste rappelle, cependant, que dans le cas des parcelles qui restent à semer, il convient d’éviter les variétés « hiver » ou « très hiver » (notes d’alternativité de 1 à 3), qui nécessitent une longue période de vernalisation.
Gérer les excès d’eau
La pluie a noyé plus d’une parcelle. « La sensibilité du blé à l’ennoiement est variable selon le stade de développement », explique Aude Bouas, chez Arvalis. Les plantes à trois feuilles et au stade tallage sont peu sensibles à l’excès d’eau (elles y résistent plus de deux semaines), au contraire des parcelles où les grains ont commencé à germer ou sont en cours de levée. « Des pertes de pieds peuvent se produire rapidement. Le seuil de retournement est à discuter avec le technicien. Il se situe autour de 80 à 100 plantes/m² et dépend de la répartition des pieds dans la parcelle ainsi que de l’état de tallage des plantes. »
Justine Papin
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